L’objectif de l’inflation est-il dépassé ?
21 novembre 2016

Depuis quelques années, les pays développés sont confrontés à un nouveau mal : un taux d’inflation proche de zéro. La banque centrale européenne (BCE) essaie coûte que coûte de faire revenir l’inflation proche du seuil symbolique des 2%. Pour y parvenir, la BCE a entrepris depuis 2008, d’une part, de baisser les taux et d’autre part depuis 2015, de mettre en place une politique d’assouplissement quantitatif. L’inflation devait permettre de relancer la croissance dans la zone euro. Pour autant, un tel objectif pourrait paraître dépassé car on se rend compte aujourd’hui qu’inflation et croissance ne vont plus nécessairement de pair.
Des politiques monétaires expansionnistes ont permis aux Etats-Unis et au Royaume-Uni de relancer la croissance, entrainant une hausse du prix des actifs et des effets de richesse sur la demande intérieure. L’inflation est certes remontée (à 1.46% aux Etats-Unis et 1% au Royaume-Uni en septembre 2016), cependant, c’est l’inflation du prix des actifs qui a augmenté, tandis que l’inflation réelle (des salaires ou des biens et des services) a plutôt stagné. Cette inflation du prix des actifs a entrainé la création de bulles autour de diverses classes d’actifs.
Londres : la politique monétaire à l’origine d’une bulle immobilière
A Londres, le Quantitative Easing (QE) a nourri la bulle immobilière. Les prix de l’immobilier ont augmenté de 18% en 2014 et une récente étude d’UBS fait part d’une surévaluation significative dans la capitale. Alors que le prix moyen de l’immobilier londonien était corrélé avec l’inflation en Grande Bretagne jusqu’en 2012, on observe depuis la relation inverse. Les versements massifs de liquidité semblent avoir nourri la bulle immobilière au lieu d’augmenter le niveau des salaires et des prix (biens et services).
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Maeva Courtois – Consultante en salle de marché chez Quanteam
