Quels sont les enjeux de la norme ISO 20022 ?
- Marc : « Après plusieurs années de discussions, de retards, de déploiements morcelés, la norme ISO20022 va devenir le standard international mondial pour la transmission des flux électroniques entre les infrastructures de marchés, les institutions financières, et les utilisateurs finaux. Elle sera également le cadre d’un nouveau format de données mieux structuré.Pour les infrastructures de marchés, les enjeux sont une amélioration au niveau des paiements de gros montants, type RTGS, voir l’amélioration sur les devises majeures que ce soit en domestique ou à l’international.Pour les paiements transfrontaliers, ou les paiements en espèces, l’amélioration et l’optimisation de la lutte anti-blanchiment et des sanctions applicables. »
Quels sont les bénéfices attendus de cette migration ?
- Marc : « Au-delà d’unifier les standards des paiements actuels, les bénéfices seront :
- De pouvoir, pour l’ensemble des banques, quel que soit le pays, de travailler sans barrière technologique
- D’optimiser les processus
- D’optimiser et d’améliorer le suivi des exceptions
- De renforcer l’efficience des paiements »
Comment préparer sa migration à la norme ISO 20022 ?
- Marc : « Tout d’abord, il n’y a pas de volonté de la part des institutions d’avoir un modèle unique. Pour démarrer, il faudra bien évidemment, commencer par une procédure adhoc de transcodification du MX vers le MT, et du MT vers le MX qui soit entrant ou sortant. Cette solution ne peut être que provisoire et doit engendrer une nouvelle stratégie post position.La deuxième possibilité est de faire un big bang et de passer directement sur le modèle MX. Ce modèle n’étant pas complètement verrouillé, vous risquez d’avoir des surcoûts et des risques à l’implémenter.La solution recommandée par l’environnement swift serait un modèle hybride permettant d’avoir à la fois des sous-ensembles gérés en MT, et des sous-ensembles gérés en MX. L’apport de cette solution est intéressante mais elle impose d’avoir deux solutions dans un environnement unique.La dernière solution sera de déporter votre activité sur une plateforme externe qui prendra en charge l’ensemble de cette problématique mais vous ne serez pas forcément maître de votre programme. »
Quels sont les pièges à éviter pendant la migration à la norme ISO 20022 ?
- Marc : « D’un point de vue global, mésestimer la charge et ne pas prévoir les équipes associées pour ce projet.D’ailleurs ça me rappelle un sujet avec un de mes anciens clients lors du SEPA ou l’ensemble de la chaîne avait été prévue en dehors de la chaîne back office des traitements des incidents. Le changement du format vers un format XML a entraîné une augmentation des volumes de 20% et un montant de 12%. L’équipe en charge des backs offices était restée ISO et n’a pu traiter globalement cette surcharge. Cela s’est traduit par un départ d’un client créancier principal de la place pendant un an, qui a refusé de fournir de nouveaux flux sans certitudes et également la mise en place d’une équipe task force de dix personnes et d’un pilotage dédié entraînant un surcoût et surtout une angoisse.D’un point de vue organisationnel, sous-estimer la charge de testing avec vos partenaires.D’un point de vue compliance, ne pas anticiper le risque de perte de données ou le risque d’erreurs.
D’un point de vue technique, subir les transcodifications et avoir un ralentissement de l’ensemble de votre processus voire pire d’avoir pris des décisions techniques qui seraient obligées de changer en plein milieu du jeu pour avoir un respect de la compliance. »
un article rédigé par…
Marc LEBOEUF,
Directeur de la Practice Opération et Finance
